Salut !
Il y a déjà un post à ce sujet, et Vega17817 a eu l'immense gentillesse de retranscrire le texte en entier et le mettre à notre disposition
Je te le copie :
« Mais bien sur mes petits enfants on donné à cette mort commencée une paisible évidence, acceptée avec un naturel qui leur est propre, exprimant sans dramatisation une affection dramatique et touchante. Une de mes petite fille, 9 ans, qui essayait de sauver un oiseau tombé de son nid me disait les yeux pleins de larmes « Tu sais j'aimerais tant que mon petit oiseau vive, je serais si triste si il mourrait ». Quelle délicatesse et quelle pudeur de dire ce qu'elle ne voulait pas dire. Mon petit fils 6 ans « tu n'as pas peur n'est ce pas ? Si tu meurs tu ne t'en apercevras pas parce que tu seras mort ». Ou encore « je suis triste parce que mon petit frère ne t'auras pas connu et que tu ne connaîtras pas mes enfants ». Ce qui m'a le plus marqué ce fut la révélation de l'amour et de l'attachement de mes proches, de mes amis, qui s'est manifesté de multiples façon et m'a rapproché d'eux au-delà de ce que je pouvais penser. Mon fils m'as écrit ce qu'il ne m'avait jamais dit, comment il m'avait vu comme père et j'ai réalisé avec regret ce dont j'avais privé mon propre père en ne lui disant pas avant sa mort ce qu'il avait été pour moi. Avec ma femme et mes enfants, nous avons pu parler de ma mort qui a perdu son impact révoltant du début. Tout ceci s'est passé en moins de 15 jours. Quand on fait le bilan de sa vie on se remet sérieusement en question. Qu'ai-je fait de ma vie ? Qu'ai-je été ? Découvrir qu'on a été et qu'on est porté par l'amour des autres, qu'on est aimé, suffit à effacer tout le négatif, le passif, le contestable et permet de réconcilier avec soi-même, de consentir à ce que l'on est. J'ai pu alors envisager une sérénité nouvelle malgré la tristesse que j'avais à quitter les miens et la peine que voyais.
Et me voila encore maintenant, là, parmi vous, je vis en sursis sans doute, mais qui ne l'est pas ?
Je vis, mais je jouis de cette vie, tout ces instants qui me sont donnés, comme autant de cadeaux, conscient à la fois de leur prix et de leur précarité, j'essaye d'en faire bon usage.
Et pourtant j'avais naïvement pensé que dans cette survie, ce supplément de vie qui m'était accordé, j'allais être un homme renouvelé, transformé par l'épreuve, plus ouvert, plus sage, sachant faire la part de l'essentiel et de l'accessoire et je me découvre hélas, tel que j'ai toujours été, avec les mêmes défauts, les mêmes faiblesses, les mêmes impatiences, toujours englué dans ma condition de primate ordinaire. Je peux me poser la question : « Pourquoi vivre plussament si c'est pour vivre comme avant ? » La maladie n'est que le rappel ponctuel ou répété que notre vie a ses limites et nos carences liées à ce qui va mal. Et cette vie là que nous avons à vivre, cette vie là que j'ai envie de vivre, que j'aime vivre, peut être justement parce que je sais qu'elle a une fin. »
Bonne journée
edit : trop rapide, je m'en fiche je poste quand même